samedi 26 février 2011

Démarche

Bercée par la mer, réjouie par le rire des enfants, exaltée par la ville, émue au clair de lune, je suis forte des contrastes qui m’habitent, en harmonie avec ma vulnérabilité et mon humanité. Fascinée par les objets ludiques, ceux qui nous racontent une histoire et avec lesquels on crée un lien d’attachement, j’aspire à créer une intimité avec le public, à faire naître un sourire, une émotion, à inventer un instant. Je sors de leur contexte des objets du quotidien, les formes simples et des détails qui me touchent. Avec la pureté et la subtilité de différents blancs que je mets en opposition avec de petites touches de couleurs vives ou encore en contraste avec le noir, j’utilise les émaux pour sublimer la forme, accrocher la lumière, pour rendre une texture. La découverte constante des possibilités infinies de la céramique m’enchante autant que la perspective d’extraire de cette même matière tantôt un objet utilitaire, tantôt une oeuvre d’expression. Palper la matière, la façonner dans l’espace, métisser les techniques et les matériaux, tracer mon propre chemin dans la terre pour y laisser ma trace. 

lundi 21 février 2011

Escapade montréalaise


Cinq (5) céramistes lâchées dans Montréal pour boire les paroles et entendre une autre version du métier raconté par des gens généreux avec toutes sortes de parcours, des longs et des courts, pour en revenir enchantées, la tête en ébullition et le coeur à l’envers. Quelle Journée! 
Je vous résume : premièrement (1), nous sommes allez voir Marie-Andrée Roberge, finissante 2009 de la Mmaq et qui a récemment reçu un prix de la relève artistique de Montréal. Ce prix consiste en un stage de six (6) mois comme première expérience de travail dans le milieu. Marie-Andrée a choisi de louer un espace dans l’atelier Alterre, un atelier partagé qui regroupe quelques céramistes et de recevoir un mentorat par le céramiste Marko Savard. Elle nous a fait un retour sur «l’après-étude», ses choix, ses recherches et ce qui s’en vient. C’était vraiment rassurant, inspirant et très chouette de revoir Marie-Andrée! 
Ensuite, nous avions rendez-vous avec Laurent Craste (2), céramiste et enseignant au Centre de céramique Bonsecours, à la Galerie SAS. On a fait un petit tour des galeries autour dans l’édifice Belgo avant de rencontrer Laurent et de boire ses paroles, quel discours! Il nous a laissées sans voix, sous le choc de ce que nous venions de recevoir.
Pas très loin de là, Annie Cécile Tremblay, notre enseignante et encyclopédie de la techno, nous attendait à L’Université Concordia (3), où elle étudie présentement en plus d’être toujours enseignante à la Mmaq, pour un tour des ateliers, nous raconter l’organisation, les installations, le parcours académique et finalement nous présenter le directeur du département Jean-Pierre Laroque.
La cerise sur le sundae de note journée, fut une visite de l’atelier boutique Gaïa (4) avec Marko Savard, que Marie-Andrée nous avait vanté le matin même. Dans la galerie, il y a actuellement une exposition de céramistes qui travaillent l’impression. Marko nous a parlé du travail de chacun, j’ai eu un grand coup de coeur pour le travail de Jasna Sokolovic. Ensuite, il nous fait faire le tour de l’atelier, nous a parlé du travail de tout le monde chez Gaïa, nous croisons Catherine Auriol, son acolyte, il nous parle de son travail, il nous refile des trucs techniques, des tuyaux et finit par la visite de la salle des fours, bref, un tour complet. Drôle, sympathique, méga généreux, Marko nous a communiqué sa passion de façon telle que nous ne voulions plus partir! Allez les voir, ce qu’ils font et ce qu’ils sont vaut le détour, je vous le garantis!
Cliquer sur tous les hyperliens, j’en ai mis plus que moins, comme ça vous aurez l’impression d’avoir fait la virée avec nous! 
Finalement, je veux dire merci aux quatre (4) femmes magnifiques avec qui j’ai partagé cette journée. La Mmaq c’est plus qu’une école, c’est un milieu de vie où l’on côtoie des gens marquants avec qui on parcourt un bout de vie et je vous jure que je les aime du fond de mon coeur.

Rencontres


Les conférences du mercredi midi à la Maison des métiers d’art (Mmaq) sont de courtes et enrichissantes rencontres. Elles sont devenues, pour moi, des rendez-vous incontournables. J’adore découvrir tous les parcours de vie, les visions, les réflexions des artistes et artisans qui viennent avec une grande générosité nous les partager. Marie-Hélène Alain, il y a quelques semaines a été touchante par sa façon de comprendre qui nous sommes et nous a fait un retour sur ses oeuvres et leurs évolutions depuis ses études aux Beaux-Arts... toute une vie de sculpture sur pierre. La semaine dernière, Christine Waxweiller (photo), céramiste française actuellement en résidence à la Mmaq, nous a fait un retour sur sa production et son implication dans sa région  par le biais de son métier, particulièrement à la Tuilerie de Pouligny. Mme Waxweiller a été et reste très influencée par le Japon, elle y va régulièrement, entre autres en résidence et aussi pour remplir des commandes pour des maîtres de thé réputés. Mercredi 23 février, Sylvie Alice Royer de chez Pantheus communications revient avec une conférence portant sur les enjeux et les différents intervenants, publics et privés, du marché de l’art au Québec. Les conférences à venir sont inscrites sur le site de la Mmaq. C’est toujours inspirant d’entendre quelqu’un parler de création avec passion, rendez-vous au local 301 de la Mmaq au 367, boulevard Charest Est, de 12 h 15 à 14 h.

mercredi 9 février 2011

OÙ SUIS-JE?

L’argile est concrète, sensuelle et organique. Elle est inspirante et laisse place à un spectre illimité d’explorations. De créatrice d’images, je suis passée dans la troisième dimension avec un besoin de palper la matière, de la façonner dans l’espace. Ma dualité entre ce qui est rigolo, ludique et ce qui est sobre, subtil repousse mes limites et donne un sens au dilemme qui m’habite. C’est en dosant mes deux côtés que j’arrive à trouver un certain équilibre entre ce qui est amusant, les couleurs éclatantes, la gestuelle instinctive, et la sobriété, les formes pures et dépouillées. Je peux me définir par l’ensemble de ma création parce que c’est moi, c’est tout ce que je suis et tout ce que je ne suis pas. Ce sont mes faiblesses et mes forces, ma confiance en moi et mon estime personnelle. C’est mon passé, mon présent et c’est indéniablement mon futur. Ce que je créer c’est où je m’en vais, où j’ai été et où je n’aurais pas dû aller. C’est tout, et, en même temps, ce ne sont que quelques traces. C’est ma génération, mon inspiration et ce n’est jamais terminé, jamais assez, c’est en constante évolution. C’est tout ce que j’ai vu, entendu, touché, senti, ressenti et cru. Ce sont mes plus grandes craintes et tous mes espoirs en même temps. C’est le début du début d’une continuité et la fin d’une époque. Et c’est tellement beaucoup plus qu’une étape, qu’un morceau de temps... c’est ce dont j’ai besoin, ce que je veux dire, ce que je veux laisser.